Se rendre au contenu

4 réflexes pour remettre la communication à sa place

Les quatre réflexes présentés ci-dessous sont complémentaires, mais tous reposent sur une même exigence : qu’un contenu produise un effet clair et utile.

RÉFLEXE 1 — ÊTRE TROUVABLE AVANT D’ÊTRE VISIBLE

Pourquoi mes efforts de communication ne m'apportent rien ?

La visibilité commence au moment où quelqu’un cherche un professionnel, pas au moment où une publication apparaît dans un fil d’actualité.

Un artisan, un producteur, une structure engagée ne gagne pas sa vie grâce à “des vues”, mais grâce à des personnes qui cherchent une solution précise, dans une zone précise, à un moment précis.

La première priorité n’est donc pas “faire parler de soi”, mais être trouvable là où la décision se prépare.


Ce que ce réflexe change

Sans ce réflexe, la communication se construit à l’envers :

  • on cherche des idées de posts,
  • on se demande quoi raconter,
  • on remplit des comptes,
  • on se demande ce qui pourrait “intéresser”,
    alors que les personnes prêtes à acheter ne trouvent même pas l’information de base.

Avec ce réflexe, la logique se renverse :

  1. D’abord : être trouvable par quelqu’un qui cherche déjà.
  2. Ensuite seulement : ajouter de la visibilité, de la pédagogie, des preuves.

Ce réflexe ne concerne pas les réseaux sociaux.

Il concerne la présence de base : nom, activité, coordonnées, lieu, horaires, première impression.


Exemple métier

Un restaurateur de centre-bourg et un food-truck artisanal ont deux attitudes différentes.

  • Le restaurateur entretient une fiche claire sur un service de recherche local (adresse, horaires à jour, quelques photos du lieu, description simple du type de cuisine, jours de fermeture, numéro de téléphone).
  • Le food-truck publie régulièrement sur différents canaux, mais n’apparaît pas clairement lorsqu’un habitant tape “restaurant midi + nom de la commune” ou “où manger à…”.

Dans le premier cas, une personne qui a faim et cherche un lieu pour déjeuner trouve une réponse immédiate.

Dans le second cas, la personne voit peut-être le food-truck un jour, au hasard, mais pas quand elle cherche.

Le premier est trouvable.

Le second est peut-être visible, mais absent au moment de la décision.


Erreur fréquente

Créer une présence minimale sur Google Business Profile puis l’abandonner.

Avec le temps, tout se désynchronise : horaires faux, informations obsolètes, pas de photo récente, aucun signe d’activité.

L’effet réel n’est pas neutre : une information inexacte casse la confiance plus vite qu’une absence totale d’information.


Ce que ce réflexe demande concrètement

Ce réflexe ne demande pas de créativité.

Il demande de la clarté.

Questions simples à se poser :

  • Si quelqu’un tape le nom du métier + le nom du village ou de la ville,
    l’activité apparaît-elle clairement quelque part ?
  • Les informations visibles sont-elles exactes et à jour ?
  • En quelques secondes, une personne peut-elle comprendre :
    • ce que fait l’entreprise,
    • où elle se trouve,
    • comment la joindre,
    • à quels moments elle est ouverte ou disponible ?

Si la réponse est floue, la priorité n’est pas de “faire plus de contenu”.

La priorité est de renforcer la trouvabilité.

RÉFLEXE 2 — MONTRER LE CONCRET AVANT DE PARLER

Je veux communiquer, mais je ne sais pas quoi montrer.

Un savoir-faire visible vaut toujours mieux qu’un discours parfaitement rédigé.

Chercher “la bonne idée de contenu” disperse alors qu'il suffit de se recentrer sur son domaine d'expertise : son métier.

Dans une activité artisanale, locale, engagée ou de service, la preuve précède toujours l’argumentaire.

Le concret crée la confiance avant les mots.

Le cerveau d’un prospect fonctionne de manière simple : voir un geste, un matériau, un avant/après ou un environnement réel lui permet d’anticiper l’expérience qu’il aura avec l’entreprise.

Un contenu qui montre une situation de travail est plus crédible qu’un texte qui décrit l’activité.

Le geste explique mieux que le discours.

Exemple concret
Un menuisier qui filme 12 secondes de ponçage d’un plateau, avec deux phrases pour expliquer le choix du bois, génère plus de demandes qu’un post long sur “l’amour du métier”.
Le premier montre un processus réel, le second commente une intention.

Erreur fréquente : Attendre que “tout soit parfait” avant de publier.

Les ateliers ne sont jamais parfaitement rangés, les prises ne sont jamais parfaites et les conditions idéales n’existent pas.

Chercher la perfection produit deux effets :

  • aucune publication réelle,
  • disparition totale de ce qui fait la force d’un métier : le vrai.

Le public ne juge pas la mise en scène.

Il cherche des repères pour comprendre la maîtrise.

Avant d’aller plus loin

À ce stade, l’enjeu n’est pas encore de “communiquer mieux” : Il est de réduire l’écart entre ce qui est montré et ce qui est compris. Les réflexes suivants servent à rendre cette compréhension possible.

RÉFLEXE 3 —  PaRLER À QUELQU’UN, PAS À “TOUT LE MONDE”

A qui dois-je m'adresser ? 

Quand un message s’adresse à tout le monde, personne ne se sent concerné.

Beaucoup de professionnels veulent rester “ouverts” :

ils décrivent leur activité de manière large, ils évitent d’être trop précis, ils veulent toucher un public large.

En réalité, ce réflexe crée l’effet inverse :

un message trop général ne parle à personne en particulier.

Le lecteur regarde… puis passe.

Dans la vraie vie, une entreprise ne sert pas “tout le monde”.

Elle sert des gens précis, avec des questions précises, dans des situations précises.

Ce sont ces personnes-là qu’il faut viser quand on communique :

les clients qui appellent, ceux qui hésitent, ceux qui posent toujours les mêmes questions, ceux qui cherchent comment résoudre un problème concret.

Un message devient immédiatement plus clair dès qu’il répond à une situation vécue.

Pas à un “public idéal”, mais à un vrai moment de la vie d’un client.

Le cerveau retient ce qui lui ressemble.

Il zappe ce qui reste trop vague.

Exemple concret
Un chauffagiste qui répond à :

“Pourquoi ma facture chauffe alors que j’ai rien changé chez moi ?”

parle directement à quelqu’un qui vit réellement ce souci, il ne parle pas à un “public écologique 35-50 ans”.

Il parle à une personne qui cherche une solution maintenant.

Même logique pour un artisan :

“Pourquoi ce meuble en bois massif ne bougera pas dans le temps ?”

est plus fort que “nos valeurs : qualité et authenticité”.

Erreur fréquente : Tenter de “plaire à tout le monde”.

À vouloir rester très large, le message devient flou.

Trop d’idées générales, pas assez de situations concrètes.

Le résultat : aucune personne ne se reconnaît vraiment.

Un message clair ne réduit pas l’activité.

Il la rend plus compréhensible.

RÉFLEXE 4 — UN CONTENU = UN MESSAGE = UNE ACTION

Comment savoir si un contenu sert réellement l’activité ?


Un contenu sert l’activité lorsqu’il existe pour une raison précise.

Un message n’est pas un texte : c’est l’effet recherché maintenant

→ informer, rassurer, expliquer une étape, répondre à un doute, clarifier un choix.

Quand un contenu n’a pas d’effet clair, il n’a pas de direction.

Et sans direction, il ne peut produire aucun résultat.

La lisibilité d’un contenu repose sur un principe simple :

un contenu → une idée → un effet précis.

Le contenu attire l’attention,

le message permet de comprendre,

l’effet donne une utilité immédiate.

Dès qu’une seule de ces trois pièces manque, la compréhension s’effondre.

Exemple concret
Un atelier associatif publie une vidéo pour “montrer un projet”.

La scène est réelle, mais personne ne sait ce qu’il faut en retenir : 

ni ce qui se passe, ni pourquoi c’est important, ni en quoi cela concerne le public.

La même scène, recentrée sur une idée unique, par exemple, « voici l’impact concret du chantier d’hier », devient immédiatement compréhensible.

Le contenu n’est plus une simple illustration : il sert un repère utile.

Erreur fréquente : Empiler plusieurs idées dans un seul contenu.

En voulant “tout dire d’un coup”, le contenu perd sa direction.

Le cerveau doit choisir ce qui est important…

et abandonne dès qu’il doit trop trier.

Trop d’informations tue l’information.

Un contenu clair n’explique pas tout :

il met la lumière sur une seule idée utile, rien de plus.

Ce qui change à partir d’ici

À partir de ce module, la question n’est plus “quoi publier”, mais : dans quelle situation réelle ce contenu est-il utile, et pour qui ?

Ce repère servira de base pour la suite de la formation.

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